la collection Kintsugi par Pomellato

C’est un artisanat dont je ne vous ai jamais parlé, même si j’ai souvent pensé faire un article sur le sujet : le kintsugi. Je vais donc l’aborder ici sous un angle tout à fait particulier puisqu’il est appliqué à la joaillerie, dans une collection exclusive chez Pomellato.

pomellato kintsugi
pomellato kintsugi rings

D’abord, qu’est ce que le kintsugi ? En japonais (金継ぎ), cela se traduirait par “jointure en or”. Il est également appelé kintsukuroi (金繕い), plus explicite, qui signifie '“réparation en or”. En fait, c’est une technique traditionnelle japonaise permettant de réparer les porcelaines abimées avec de la poudre d’or, en assumant les fêlures et en leur donnant finalement encore plus de valeur. Elle serait apparue au XV° siècle, tandis que le shogun Ashikaga Yoshimasa souhaitait réparer sa tasse à thé préférée.

Cet esprit d’upcycling est particulièrement dans l’air du temps et ne pouvait que trouver écho, notamment dans la déco, qui en vient même à proposer des objets neufs ayant l’aspect d’objets réparés, comme la collection de vaisselle kintsugi par Sarkis chez Bernardaud (ici) ou les verres Seletti ().

Mais revenons à l’objet de cet article : l’art du kintsugi appliqué aux pierres précieuses chez Pomellato. La rencontre de ces deux univers me parait particulièrement pertinent car la valeur d’une pierre est grande, il parait donc d’autant plus dommage de devoir la jeter si elle n’est pas parfaite ou si elle est cassée. Le kintsugi va donc au contraire tirer parti de ce “défaut” pour sublimer la pierre et lui offrir une seconde vie, tout en révélant les cicatrices de la première la rendant ainsi unique. Une vision éco-responsable donc, valorisant à la fois la matière et la main des artisans.

Il y aura en effet deux étapes développant le savoir-faire croisé de deux cultures :

  • la réparation de la pierre opaque (jais noir ou cacholong blanc) chez un maitre artisan du kintsugi à Tokyo

  • la monture en bijou par les artisans joailliers de la casa Pomellato à Milan

Mais laissons Vincenzo Castaldo, directeur artistique de la marque, nous expliquer le cheminement de ce beau projet : « En 2019, j’ai fait un voyage au Japon et pendant mon séjour à Tokyo, j’ai approfondi mes connaissances de l’art du kintsugi et me suis immédiatement senti en affinité avec l’esprit de cet art ancien. J’étais attiré par l’élégance de la pensée japonaise et par la notion de quelque chose de cassé devenant plus précieux à travers ce rituel de réparation. L’idée de célébrer ses cicatrices comme un signe de force par le biais de la guérison est une philosophie très contemporaine. Réutiliser un objet plutôt que s’en débarrasser revêt une telle pertinence dans nos vies personnelles et notre engagement envers la durabilité. Mon inspiration m’a permis de trouver une manière d’introduire l’art du kintsugi chez Pomellato et bien que Milan et Tokyo soient très éloignées l’une de l’autre, nous partageons une vision rare et poétique de la beauté quant à un idéal faussement parfait et nous avons tous les deux la même manière d’adopter la diversité et l’imperfection. »

Bref, une collection étonnante et éblouissante, tant dans le savoir-faire que dans la démarche éco-responsable.

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